ANNEXE 2 - Les Plateaux & les Institutions

Gravir les échelons

Les plateaux sont au cœur du fonctionnement de la Faille car ils déterminent l’échelle sociale. Tout nouvel arrivant vit à l’étage le plus bas puis tente, ou non, de gravir le mont jusqu’à atteindre la Voûte.

Vivre dans les plateaux inférieurs n’est pas synonyme de misère ou de difficulté à s’en sortir, puisque les besoins primaires de tous les habitants de la Faille sont satisfaits en toutes circonstances. Cependant, s’élever est synonyme non seulement de gloire et de reconnaissance sociale, mais aussi d’un plus grand luxe. Les habitations sont de plus en plus grandes et confortables, la nourriture de plus en plus raffinée et les plaisirs de plus en plus variés à mesure qu’on atteint les plateaux supérieurs.

Architecture & Technologie La Faille fut érigée il y a cinq siècles par les dieux mais ses constructions s'étoffèrent au fil du temps et des arrivées, notamment grâce à l'utilisation des Golems (voir plus bas). L'introduction de différentes technologies se fit plutôt sereinement, les anciens habitants étant ravis de découvrir le confort du monde moderne : notamment l'éclairage électrique et la tuyauterie. Certains objets ne sont cependant pas acceptés au sein de la Faille, notamment les écrans et la grande majorité des appareils électroniques.

Culture Les écrans ne faisant pas partie du quotidien, les habitants s'occupent de bien d'autres façons : l'art, sa création et sa consommation sont très importants. Il est commun, en particulier dans les plateaux supérieurs, de donner des représentations privées, de faire appel à des troupes d'artistes ou de s'adonner à de grandes célébrations impliquant souvent de l'alcool, du sexe et des jeux en tout genre. La grande majorité des demi-dieux finissent d'ailleurs par abandonner leurs éventuels tabous passé un certain temps.

Médias Il existe quelques revues indépendantes, mais elles ne sont guère officialisées par les Vigies et beaucoup d'habitants ricanent de leur existence, les considérant inutiles. Seules les épreuves de l'Ascension sont sujettes à la médiatisation. Leur retransmission est projetée dans le ciel de la Faille par un procédé uniquement maîtrisé par les Vigies.

Communication Le plus souvent, pour parler à quelqu'un... on se déplace. Pour les plus aisés, il est courant de faire appel à un messager occasionnel ou d'avoir un Disciple remplissant ce type de tâches - ceux de la Voûte font appel à leur Golem.

Amour & unions Il n'existe pas de mariage officiel au sein de la Faille et rares sont ceux à s'en plaindre, même si certains officient des unions symboliques. Beaucoup de demi-dieux ont réalisé après un certain nombre d'années qu'il est délicat d'aimer une même personne pendant très longtemps, ou tout simplement qu'ils finissent par avoir envie de vivre d'autres relations en plus de leur grand amour - certains couples éclatent pour ces raisons, d'autres s'adaptent. La monogamie n'est donc pas vraiment la norme au sein de la Faille, hormis pour les plus récents arrivés.

Alimentation & ressources Il n'y a pas d'agriculture ni de cuisine dans la Faille : tous les aliments apparaissent d'eux même sur les tables des réfectoires et des salles à manger. Cette nourriture varie grandement d'un plateau à l'autre. Pour les autres denrées, et notamment les matières premières, il existe deux manières de se les prodiguer : la première, la plus commune, est de passer commande auprès d'une Vigie. Celles-ci ont la charge de faire arriver régulièrement des cargaisons de matières premières en tout genre, qui apparaissent directement au pas de la porte du commanditaire. Bien sûr, ce n'est pas gratuit (voir Vie dans la Faille pour les qans, les dettes et le troc). La seconde manière, réservée aux habitants de la Voûte, est de faire appel aux capacités des Golems pour générer n'importe quel objet.





Logements Dortoirs
Nourriture Ordinaire
Population Environ 5.000
Lieu emblématique Le Déluge (bordel)

La Ceinture est le premier plateau de la Faille et donc le plus bas.

Description Elle tire son nom de sa forme étirée et circulaire, venant ceindre la montagne sur laquelle s'élèvent les autres plateaux. Entourée de hauts murs qui la protègent de ce qui se cache au sein du Labyrinthe, certains racontent qu'à la nuit tombée, on peut parfois entendre des grattements dans la pierre ou encore des hurlements lointains.

Habitants Il s'agit du seul plateau où les Sans-Noms sont autorisés à vivre. Hormis ces derniers, rares sont les demi-dieux qui restent très longtemps dans la Ceinture, car s'élever jusqu'au prochain plateau est bien plus facile que pour les niveaux suivants. Sa population est donc surtout composée de parias et des derniers arrivants de la Faille.

Confort de vieLa ceinture est composée de nombreux corridors étroits, reliant entre eux des bâtiments bas tout en longueur à l'architecture simple, le plus souvent en pierre blanche. On y loge dans des dortoirs, non pas dans l'inconfort mais avec un certain manque d'intimité. La nourriture y est correcte bien qu'assez fade.

Labeur & occupationsSi le véritable amusement est normalement réservé aux plateaux supérieurs, les habitants de la Ceinture savent rendre leurs ruelles attrayantes. Pour capturer l'attention de ceux venant d'en haut et obtenir la Faveur, nombre de spectacles de rue y ont lieu, bien que sans commune mesure avec le théâtre du Temple.
On y trouve aussi tous les services à la personne, et surtout, il s'agit du seul plateau accueillant un bordel, dénommé par ses tenanciers Le Déluge. Celui-ci s'est discrètement implanté dans l'un des dortoirs il y a bien longtemps. On raconte que les Vigies en tolèrent l'existence pour mieux pouvoir s'y rendre.





Logements Chambres
Nourriture Bonne
Population Environ 10.000
Lieu emblématique Le Colisée

Le Socle est la seconde marche sur l'échelle et aussi la plus peuplée, puisqu'il n'est pas très difficile d'y accéder - continuer de s'élever, en revanche, est plus délicat.

DescriptionDécrit comme « le bazar » ou encore « le fourre-tout de la Faille », le Socle doit ces surnoms à la grande variété de places et d'avenues le composant ainsi qu'à ses bâtisses accrochées à flanc de montagne, semblant bien souvent à deux doigts de s'écrouler.

Description Ces maisons biscornues accueillent des chambres individuelles plus ou moins grandes, mais nul n'est autorisé à s'arroger une maison entière. On y vit donc souvent en bandes formant presque des familles, certaines se considérant comme des loges, d'autres non.
La nourriture y est simple mais bonne, et surtout, plus variée que dans la Ceinture.

Habitants Paradoxalement, c'est le plateau où l'on se mélange le moins. Les nombreux habitants s'y réunissent par affinités, donc par panthéon ou par époque d'origine. Ne pas trouver d'individus semblables peut mener à une certaine exclusion sociale, malgré l'apparence chaleureuse des rues bondées.
Une partie des habitants du Socle ne cherchent pas à s'élever davantage, se plaisant dans ces conditions.

Labeur & occupations C'est ici qu'on trouve la majorité des artisans, vendant leurs créations sur le marché, devant le Colisée. Ce dernier est l'endroit le plus visité du Socle, accueillant petites comme grandes épreuves, en plus des combats réguliers qui s'y déroulent.

Le Socle peut être considéré comme le parfait équilibre entre confort de vie et efforts fournis, ce qui amène les habitants des plateaux supérieurs à considérer ceux du Socle comme des tire-au-flanc et des lâches... tout en achetant leur marchandise.





Logements Appartements
Nourriture Très bonne
Population Environ 2.000
Lieu emblématique Les Onsen

Habitants On dit que nul ne maîtrise l'épicurisme comme les résidents des Jardins. Premier plateau à vraiment offrir un cadre de vie spacieux et à l'indéniable beauté, il n'est pas aussi facile d'accès que le Socle mais peut être atteint par tout individu assez tenace ou courageux.

Confort de vie Moins nombreux que dans les plateaux inférieurs, les habitants y vivent seuls (ou avec la compagnie de leur choix) dans de grands appartements formant d'élégantes structures tendues vers le ciel.
La nourriture y est très bonne et variée, même si elle n'atteint pas l'excellence de la haute gastronomie.

Description Les jardins, ayant donné son nom à ce quartier, fleurissent comme par magie partout, y compris sur les passerelles, arches et autres ponts suspendus reliant les bâtiments entre eux, le tout sur plusieurs niveaux. La végétation paraît ne recevoir nul soin particulier, et pourtant, elle compose de splendides tableaux qui se font et se défont au gré du temps.

Labeur & occupations On se prélasse dans les Jardins comme nulle part ailleurs, autant dans ses sources luxurieuses que dans ses Bains thermaux, populaires même auprès des plateaux supérieurs. C’est à partir de ce plateau qu’il devient très rare de voir des demi-dieux travailler.

Les Jardins sont une porte vers la gloire, mais il se passe souvent des années avant que les demi-dieux s'y trouvant atteignent le Temple.





Logements Maisons
Nourriture Exceptionnelle
Population Environ 200
Lieu emblématique Le Théâtre

HabitationsCe plateau qu’on appelle le Temple est en vérité une immense allée. Elle est bordée d’un côté de grandes maisons, pour la plupart non mitoyennes et entourées de petits jardins coquets.

DescriptionDe l’autre côté des pavés, adossés à la montagne, des dizaines de temples s’alignent, dédiés à autant de divinités.
Il n’y a pourtant ni prêtres, ni foule de fidèles, juste le très occasionnel descendant venu prier son ancêtre, ce qui donne aux lieux un aspect vide peu rassurant. Certains affirment que les dieux écoutent avec attention les prières qui y sont formulées, d’autres qu’au contraire, s’y rendre ne peut qu’attirer la foudre des divinités ayant autre chose à faire que de s’occuper de leurs marmots.

Habitants & confort de vieLes résidents collent parfaitement à cette ambiance étrange, la plupart étant si concentrés sur leur quête d'élévation qu'ils en oublient de profiter du luxe dans lequel ils baignent. Des réceptions guindées s'y font parfois, attirant ceux de la Voûte, désireux de se frotter à ce plateau étrange et de jauger ses ambitieux habitants.
La nourriture y est exceptionnelle, faite de mets prodigieux et rares, dignes de la plus grande gastronomie.

Occupations & labeurL’endroit le plus célèbre du plateau est l’unique Théâtre de la Faille, bâtiment immense où se produisent nombre de représentations. Certains artistes peuvent venir de plateaux inférieurs, à la condition d’avoir la Faveur. Les autres artistes viennent directement du Temple, puisqu’il s’agit d’un des rares métiers pratiqués au sein de ce plateau.

Passer du Temple à la Voûte n’est pas mince affaire, mais ceux arrivés aussi haut s’arrêtent rarement en si bon chemin et finissent, un jour ou l’autre, par atteindre le dernier plateau.





Logements Villas et châteaux
Nourriture Divine (surnaturelle)
Population Environ 50
Lieu emblématique L'Obélisque

Plateau le plus élevé et le moins peuplé, la Voûte est l’objectif ultime, considéré comme ce qui se rapproche le plus de l’Ascension. Il faut généralement des décennies pour l’atteindre, voire des siècles.

HabitantsÀ part les Sans-Noms, les plus anciens des demi-dieux sont pour la plupart sur ce plateau. L’objectif d'un résident de la Voûte est bien souvent de montrer qu’il est meilleur que ses voisins ; comme il est impossible de s’élever davantage au sein de la Faille, briller plus que les autres passe par une multitude de critères, la plupart nés de l’esbroufe plus que du talent.

Confort de viePosée sur une immense terrasse surmontant les autres plateaux, la Voûte offre à ses habitants tout ce qu’il y a de mieux au cours d’une existence.
On y vit dans des villas démesurées aux architectures souvent fantaisistes ou tape-à-l'œil, entourées de vastes domaines.
On y trouve de quoi satisfaire tous les désirs et tous les goûts. Il s’agit du seul plateau accueillant les Golems, créatures d’apparence humaines ayant pour seul dessein de servir les demi-dieux de la Voûte.
La nourriture y est littéralement divine. Son goût incroyable pourrait suffire, mais en prime, on y consomme des fruits ayant les effets de drogues, les inconvénients en moins. Chaque sorte de fruit a ses propriétés (détente, excitation, joie, hallucinations, etc).
Ces fruits divins se fripent puis se décomposent en quelques heures lorsqu’ils sont sortis de la Voûte, mais certains ont trouvé la parade et en font un alcool appelé l’Ambroisie. Ce trafic, bien sûr interdit, attire surtout les habitants des plateaux inférieurs. L’Ambroisie étant souvent fabriquée à partir de fruits différents, ses effets sont imprévisibles et peuvent provoquer différents états successifs chez le consommateur.

Occupations & labeurAu cœur de la Voûte, une tour circulaire se dresse : l'Obélisque. Chacun de ses étages renferme un artefact divin, aux propriétés souvent extraordinaires. La surveillance et la protection de ces reliques est l’unique mission des habitants de la Voûte, qui en sont responsables à tour de rôle. Sur les autres plateaux, nul ne sait ce que renferme exactement le Musée ; il s'agit d'un secret bien gardé.

L'ascensionLa Voûte a pour particularité d’impliquer le volontariat automatique de ses habitants les plus anciens à l'Ascension, sans tirage au sort. Ceux-là sont donc considérés comme les plus braves de la Faille, puisque s’élever jusqu’à la Voûte signifie prendre ce risque... Dans les faits, les plus anciens sont rarement enclins à participer à l'Ascension et n’hésitent donc pas à échanger leur place avec les habitants plus récents, qui sont aussi souvent les plus naïfs et courageux. Les Vigies de la Voûte ferment les yeux sur ces petits arrangements.

Les Golems Les Golems sont des êtres faits de roche, des élémentaires à la peau grise et dont il est à peine possible de discerner les traits du visage. Vaguement humanoïdes, ils n'ont cependant pas la moindre volonté propre et sont incapables de parler. Chaque résident de la Voûte reçoit un unique Golem à son arrivée sur le plateau. Les Golems ne sont pas des combattants : si on leur donne l'ordre, ils peuvent tenter de protéger quelqu'un de leur corps mais leurs capacités martiales s'arrêtent là. Ce sont des façonneurs, capables de créer n'importe quel objet qu'on leur décrit et de modifier tout ce qui les entoure, hormis la matière organique. Ils font aussi d'excellents laquais, obéissant au doigt et à l’œil à leur maître.
Note : Les Vigies sont également dotées d'un Golem, et en plus de cela, leur autorité est supérieure à celle des habitants de la Voûte : elles peuvent à tout moment reprendre le contrôle de n'importe quel Golem.





Le Labyrinthe Le Labyrinthe s’étend au-delà des murs de la Ceinture. Nulle porte ne semble y mener et il n’existe que deux façons d’y accéder : lors de certaines épreuves qui s’y déroulent ou en escaladant la muraille. Mais s’y rendre volontairement relève du masochisme, les allées du Labyrinthe étant aussi imprévisibles que truffées de dangers.
La principale menace : les Flétris. Ces créatures aux multiples apparences n’ont pas grand chose d’humain mais ont, elles aussi, un peu de sang divin dans leurs veines. La raison précise de leur flétrissure et de leur absence d’humanité reste un mystère pour les habitants de la Faille, les Vigies refusant de répondre à ces questions. Les Flétris s’attaquent à ceux s’aventurant dans le Labyrinthe, ayant ainsi donné à l’endroit sa terrible réputation.
La rumeur affirme que parmi eux se trouve le coupable du terrible séisme ayant mené à la création de la Faille, mais nul ne peut affirmer avec certitude l’avoir vu.

L’Avïci Un mur de fumée sombre s’étend vers les cieux et entoure le Labyrinthe, surplombant la Faille et ne laissant rien deviner de ce qui s’y cache. L’étrange abîme est surnommée l’Avïci, en référence au dernier niveau de Di Yu, le royaume de l’enfer dans la mythologie chinoise. Très rares sont ceux à s’être aventurés à l’intérieur et aucun n’est réapparu, dissuadant d’autres tentatives.

Description Générale

Chaque plateau possède son propre lieu emblématique, que nous appelons ici institutions.

Exception faite pour le Déluge, toutes sont officielles et mises en place pour réguler et/ou animer la vie de la Faille. Si les demi-dieux ne s'y agglomèrent pas nécessairement et que d'autres lieux (divers et variés) existent, les institutions sont génératrices des labeurs les plus rémunérateurs (pour en savoir plus sur les rôles disponibles : ici), puisque gérées plus ou moins directement par les Vigies.

On y organise également la plupart des événements officiels. Les Jeux ont notamment et généralement lieu au sein du Colisée (le Socle).

Le Déluge est un bordel. Contrairement aux autres institutions, il n'a rien d'un établissement officiel. Son existence n'est tolérée que parce que les vigies et les demi-dieux des plateaux supérieurs y trouvent leurs comptes.

Etant donné son caractère subversif, on pourrait penser que le Déluge est un endroit miteux, mal fréquenté, un secret de polichinelle auquel il ne fait pas bon être associé, mais l'endroit est étonnamment bien aménagé, et possède même un certain standing. Rien, en tous les cas, qui ressemble aux autres dortoirs de la Ceinture. C'est ainsi qu'alcôves privées et dômes insonorisés jonchent l'ancien logis, qui paraît d'ailleurs anormalement grand et haut de plafond. Assez grand pour accueillir un bar (en plus du reste) qui, officiellement, ne refourgue que des boissons fournies par les vigies, mais qui, une fois les rideaux fermés, sait offrir les meilleures prestations à ses fidèles clients.

Au départ, quand le Déluge n'avait pas encore de nom et qu'il crachait ses premiers balbutiements, les employés du bordel racolaient souvent les dortoirs avoisinants, si bien qu'un petit malin a fini par les comparer à des prédicateurs. Les trois associés se sont alors réappropriés le thème biblique, non sans une pointe d'ironie.

Aujourd'hui, le Déluge n'est plus seulement un établissement, c'est un véritable réseau, craint et révéré. Au sein de la Ceinture, il fait même office de syndicat, et regroupe la majorité des loges du plateau sous sa bannière. Il n'est pas rare que des Sans-noms, sous ordre de la Trinité, mutualisent leurs qan pour propulser discrètement des fidèles sur d'autres plateaux. De quoi avoir des yeux et des oreilles partout, et mettre efficacement à profit les secrets glanés au creux des lits.





Le Colisée est, comme son nom l'indique, une sorte d'amphithéâtre qui accueille le plus souvent les Jeux.

A l'origine, le Colisée n'était en fait qu'une caserne avec un terrain d'entraînement. On y conduisait régulièrement des paris illégaux, tout comme on y bizutait les nouveaux venus de la Ceinture, de quoi les "accueillir dans la vraie vie à la Faille", comme disaient certains à l'époque. Il a fallu l'arrivée d'une vigie romaine, nostalgique de sa grande époque et un peu mégalomane sur les bords, pour faire du Colisée ce qu'il est aujourd'hui : une arène immense aux vingt milles gradins.

Puisque le Colisée accueille la plupart des Jeux, c'est ici qu'ont lieu les plus grands brassages inter-plateaux. Même ceux de la Ceinture peuvent assister aux Jeux, en contrepartie d'un ticket payant qui leur donne momentanément (pour la durée prévue du Jeu planifié) accès au Socle. On prétend donc qu'il est l'endroit des milles et une opportunités. Et il n'est finalement pas rare d'y trouver des Sans-noms entrain de démarcher les habitants de plateaux supérieurs pour obtenir la Faveur. Le personnel du Colisée ne laisse faire que parce qu'il perçoit une taxe officieuse de la part des aspirants disciples.

Depuis à peu près cent ans, le Colisée organise également des événements sportifs (rugby, baseball, etc) modernes avec un twist divin (par exemple, où les demi-dieux ont droit d'utiliser leurs dons). Plusieurs écuries ont ainsi vu le jour, et être sportif est désormais considéré comme un labeur de prestige. La composition de ces écuries est laissée à la libre appréciation des demi-dieux propriétaires (il suffit de payer une redevance aux vigies pour en ouvrir une), mais il semble que ce sont les matchs inter-panthéons qui font le plus vibrer le public.





Les Onsen de la Faille sont, comme leur appellation nippone l'indique, des bains thermaux. Traditionnellement, l'eau est issue de sources volcaniques, ici, l'on prétend qu'elle est d'essence divine : un seul bain suffirait à apaiser les muscles.
Les rumeurs vantent même l'existence de bassins aux propriétés plus extraordinaires encore. Tout habitant du Temple ou de la Voûte sait que ces rumeurs sont fondées, puisqu'il n'y a qu'eux qui y ont accès, comme un énième privilège pour récompenser leurs succès.

Si leur existence reste à ce point nébuleuse, c'est que les Onsen sont en fait un immense labyrinthe aquatique, une étendue d'eau brumeuse et vaporeuse dont les courants surnaturels permettent l'installation de bains aériens, mais aussi sous-marins. Les demi-dieux sont ainsi conduits au bassin désiré par des taraibune divins, qui sont eux-mêmes conduits par des bateliers. Ces bateliers sont les seuls à connaître les dédales aquatiques et sont généralement recrutés en fonction de leur ascendance, puisque les taraibune ne répondent qu'aux ordres de l'Eau (il est nécessaire d'avoir un parent lié à l'eau, l'océan, les rivières, etc).

Plus que des bains, les Onsen comportent également quelques rares îles aux propriétés diverses (bassins spéciaux, grottes minérales, fruits divins, etc), qui sont des lieux de rassemblement privilégiés pour les demi-dieux des Jardins, du Temple et de la Voûte. A la base, ces îles sont ouvertes à tous les habitants de ces trois plateaux, mais la croissance des loges inter-plateaux au sein des Jardins a favorisé la privatisation de ces îles, qui leur servent désormais de quartiers généraux. C'est un énième prétexte à la rivalité, une bataille navale plus ou moins discrète, où les loges se contestent ces petits territoires sous les yeux amusés des vigies... Tant qu'il n'y a pas de perturbations trop importantes, il n'y a pas de mal, non ?





Le Théâtre est somme toute, en premier lieu, ce que son nom indique : un théâtre, où des troupes de demi-dieux ont l'occasion de se représenter. On murmure d'ailleurs que le Théâtre attire l'œil des dieux, et qu'ils observent, là, dans l'ombre, quand ils ne sont pas officiellement (mais très occasionnellement) dans l'audience. Plusieurs artistes qu'on reconnaît virtuoses dans l'histoire de la Faille se sont ainsi vus attribuer des sommes inexpliquées de qan ou de fabuleux présents, des cadeaux de divinités contentées, dit-on.

Le Théâtre est donc sujet à moults expérimentations créatives pour, toujours, tenter d'impressionner les dieux. Aujourd'hui, le théâtre vivant est la norme : le public est plongé directement dans la pièce et est parfois amené à participer, ce qui laisse à tous l'occasion de se faire remarquer avec panache.

En plus des représentations théâtrales, on y produit des concerts, de l'opéra, de la danse, et plus récemment des comédies musicales.

A noter qu'il n'y a pas de censure : le nu est toléré et apprécié, l'utilisation de pouvoirs spectaculaires est vivement encouragée, etc. Quelques rapports sexuels voire orgies ont d'ailleurs été performées par des demi-dieux de l'amour, ce qui participe à la décomplexion et la dédiabolisation du sexe.

Sur le papier, des artistes peuvent être extraits de tous plateaux : on leur attribue alors un passe-droit temporaire, qui leur permet d'accéder au Temple uniquement le temps des répétitions et des représentations. Ce passe-droit nécessite un garant du Temple ou de la Voûte pour être effectif et ce dernier est également puni si son protégé abuse de ce privilège ou fait du grabuge dans les plateaux supérieurs. Pour cette raison, la plupart des demi-dieux du Temple et de la Voûte ne prennent ce risque que pour les habitants des Jardins. Les artistes issus du Socle et de la Ceinture restent ainsi des exceptions.





L'Obélisque est une tour monolithique géante qui est en réalité un musée. Elle comporte en tout et pour tout 161 étages, dont 50 en hauteur, et 111 en sous-sol.

Chacun des étages abrite un artefact divin (le trident de Poséidon, le bâton de Moïse, la Pomme, le Mjöllnir, le Parashu, le Yata no Kagami, etc). Si le contenu de l'Obélisque est nébulaire pour le reste de la Faille, les habitants de la Voûte sont responsables de ces trésors. Avec le temps, certains ont néanmoins cédé à la tentation, sortant parfois un artefact ou un autre pour l'utiliser à leur avantage. Ces emprunts n'ont pas été sanctionné par les vigies, si bien que la plupart des demi-dieux de la Voûte ont pris pour habitude de se servir, mais toujours de ramener, en espérant n'être ni vu ni connu. A leurs risques et périls.

Les étages souterrains sont également truffés de raccourcis qui permettent d'accéder à tous les plateaux sans avoir à passer par les voies publiques. Ces raccourcis ne sont divinement traversables que par les résidents de la Voûte. Ce n'est qu'une simple commodité.

Sur les façades de l'Obélisque, on retrouve des alignements de pétroglyphes qui forment, suppose-t-on, des récits ou des légendes. Personne ne sait dire avec exactitude, pas même les vigies (ou est-ce parce qu'elles ne souhaitent rien en dire). Parfois, lors d'événements spéciaux, les pétroglyphes se mettent à briller, ou à s'animer. Une unique fois, ils se sont même mis à saigner. C'était lors de l'Ascension de 1841, où les finalistes ont fini par périr tous les deux et où il n'y avait, en sus, aucun vainqueur.