ANNEXE 1 - Être un demi-dieu

L'univers et les dieux

Contrairement aux croyances de certains mortels, les divinités sont nombreuses à coexister en ce monde. Nombre d’entre elles mènent une existence cachée sur terre, se mêlant à la foule ou se tapissant dans des temples reculés. Quelques-uns de ces dieux préfèrent user de leurs dons pour vivre en d’autres lieux, sur d’autres plans d’existence, loin de l’humanité.

Leur puissance ne dépend guère du nombre de leurs fidèles, comme on l’entend parfois - si certains aiment intervenir dans les affaires humaines pour les influencer dans un sens ou l’autre, la plupart gardent leurs distances.

Trigger warnings : grossesse, mortalité et abandon.

Mais tous, presque sans exception, ont déjà fauté dans les draps des mortels : que ce soit par impulsivité, curiosité, désir ou amour… Or la fertilité des divins n’a plus besoin d’être prouvée. Même les plus stériles des humains verront la vie grandir suite à l’une de ces unions.
Il existe alors deux cas de figure.

L'humain.e porte l'enfant : La grossesse semble ordinaire. Toute tentative d’avortement échoue ; rien ne peut provoquer la perte de l’enfant hormis la mort de la mère.

La divinité porte l'enfant : Une fois la grossesse menée à terme, la divinité devra se séparer de l’enfant. Le plus souvent, celui-ci est confié à son parent mortel (voir posé devant sa porte) ; plus rarement, pour diverses raisons ou si le mortel est mort entre-temps, l’enfant est abandonné dans un orphelinat, un temple, une église, etc (selon le lieu et l’époque).

Dans tous les cas, l'enfant n'hérite pas de l'immortalité de son parent - il a une longévité ordinaire. Il hérite en revanche d'un pouvoir.

Et ensuite ? Soit le parent mortel a connaissance de la nature divine de l'amant.e et de la progéniture, soit il n’en sait rien. Dans les deux cas, la divinité ne s’attarde pas, mais il existe des exceptions et certain.es continuent de rendre visite à l’ancien.ne amant.e et son enfant. Le faire à visage découvert est interdit par le Grand Panthéon et peut engendrer des punitions comme l’exécution de l’amant.e et de l’enfant. Le faire en toute discrétion, de loin ou sans révéler sa vraie nature, est le plus souvent toléré.

Bye bye ! Dans la grande majorité des cas, les dieux ne restent pas auprès des mortels, pour une multitude de motifs. Beaucoup d’entre eux ne désirent pas d’enfants, ne veulent que s’amuser ou encore craignent de susciter la colère des autres dieux. Certains tombent amoureux mais leurs sentiments s’étiolent vite, ils se lassent ou se passionnent pour autre chose, aussi versatiles que capricieux. D’autres encore connaissent trop bien le prix d’un amour fugace avec un être mortel et fuient les souffrances provoquées par le passage du temps.

Genre, sexualité et divinités

Comme les mortels, toutes les divinités ne sont pas cisgenres. Certaines portent à la fois des attributs féminins et masculins, d’autres ont un genre et/ou des attributs physiques ne pouvant entrer dans des cases. Ces divinités peuvent porter l’enfant ou non, cela peut être dépendant de leur volonté ou du hasard.

Malgré les mœurs de différentes époques et différents endroits du monde, il n'y a pas d'orientation sexuelle mal perçue au sein de la Faille, pas de discrimination à ce niveau et aucune raison de se "cacher" donc ; c'est que le divin a d'autres considérations plus importantes et une sexualité fort débridée. Les rares comportements homophobes sont gratifiés de tances par les Vigies.

Dans le cas d’une union entre deux demi-dieux, la chance que l’enfant soit lui-même d’essence divine est si minime qu’elle ne peut pas être chiffrée. Sans l’ascendance directe d’un parent entièrement divin, la transmission de l’essence divine semble en effet relever de la quasi-impossibilité.

Les fragments Ces rares demi-dieux issus de l’union de deux demi-dieux sont informellement nommés les fragments, comme si leur ascendance les rendait finalement moins purs que les autres. Ils sont d’ailleurs traités en conséquence, et souvent regardés de travers par leurs pairs. Certains estiment qu’il s’agit d’une jalousie mal placée : les fragments héritent de deux essences divines différentes, et en sus, de deux pouvoirs distincts (bien que sujets à plus d’instabilité). Le fragment né dans la Faille arrête de vieillir à vingt-cinq ans.

En dehors des fragments, aucune engeance mortelle née de deux demi-dieux n’est autorisée à séjourner sur la Faille. On dit de ces nourrissons mortels qu’ils sont renvoyés dans le monde, et cette version est appuyée par les Vigies, qui les prennent en charge dès la naissance. Mais chacun est libre d’y aller de sa spéculation personnelle, puisqu’il n’y a aucun moyen d’obtenir des nouvelles de l’extérieur.

La douleur des séparations est telle que la stérilisation (temporaire ou définitive) est naturellement rentrée dans les mœurs. Pour ça, la Faille offre une multitude d’options : pouvoir, potions, médecine traditionnelle, contraceptifs, arrangement avec les Vigies, etc.

Pour résumer

Déité + humain ou demi-dieu = demi-dieu
Demi-dieu + demi-dieu = humain dans 99,9[...]9% des cas, l’exception est le fragment.
Toute autre union plus diluée ne donne que des humains ordinaires.

Mode de vie

Selon ses origines et le contexte dans lequel il grandit, le demi-dieu ainsi engendré mène une existence plus ou moins compliquée avant d'être envoyé dans la Faille.

Il existe deux principales périodes de l’histoire et donc deux modes de vie distincts : avant et après le séisme ayant frappé la province de Shaanxi en 1556.

Avant 1556 La discrétion n’est pas encore de mise. Beaucoup de demi-dieux ont leur propre petit culte, ne cachent pas leur nature et sont en contact les uns avec les autres. Certains n’hésitent pas à user de leurs capacités pour régner sur les mortels et s’affrontent même pour le pouvoir lors de guerres sanglantes. Leurs existences sont certes courtes mais marquent souvent l’histoire. Leurs actions, même terribles, restent impunies : leurs ancêtres ne leur prêtent guère d’attention.

Suite aux milliers de victimes causées par le séisme de 1556, le Grand Panthéon se décide finalement à agir et à encadrer leur existence. Les coupables sont exécutés et une rafle s'ensuit, envoyant dans la Faille les premiers demi-dieux, ceux qu’on appelle « les 7 ».

Après 1556 La plupart sont dans l'incompréhension quant à leurs pouvoirs et se pensent seuls. Dès qu’un demi-dieu se fait remarquer par un coup d’éclat quel qu’il soit, ou que ses pouvoirs se développent suffisamment, il reçoit la lettre des Augures lui imposant un aller simple pour la Faille.

À partir du 19e siècle, ceux qui font une utilisation immodérée de leurs pouvoirs attirent parfois l’attention d’organisations peu scrupuleuses avant même que les Augures ne les trouvent, finissant leur existence sur une table de laboratoire dans le pire des cas. Beaucoup d’entre eux réalisent instinctivement la nécessité d’être discret et d’user de stratagèmes pour effacer leurs traces.

Ce qu’il est possible de jouer

Demi-dieux arrivés à partir de 1556 - illimité - création libre
Les 7 raflés en 1556 - 7 libres/7 dont 4 d'origine chinoise - création libre
Fragments nés à la Faille - 2/2 - création libre
Les 15 Vigies - en savoir plus - rôles de Vigies disponibles - 15/15

Généralités Les dons divins se manifestent au cours de l’enfance, entre 6 et 12 ans. Ils sont d’abord peu développés : même les plus destructeurs des pouvoirs sont inoffensifs sans quelques années de pratique assidue. C’est généralement entre 25 ans et 35 ans qu’ils atteignent un pic de puissance suffisant pour attirer le regard des Augures. Les demi-dieux aux dons dits élémentaires se retrouvent souvent en tête de liste, tandis qu’à l’inverse, les pouvoirs plus intellectuels passent régulièrement entre les premières mailles du filet.

Les Vigies tiennent un répertoire de tous les nouveaux arrivants et des pouvoirs qu’ils ont. En théorie, ce répertoire est inaccessible aux résidents mêlés de la Faille, mais dans les faits, il n’est pas franchement inhabituel de soudoyer une Vigie pour en obtenir une copie et ainsi étudier la compétition.

Catégorisation Il existe 5 catégories dans lesquelles sont répartis les demi-dieux en fonction de leurs dons :
Les élémentaires, qui possèdent des dons ayant attrait aux éléments composant le monde physique.
Exemples : eau, feu, bois, terre, roche, métal, sang, air, glace, ténèbres, lumière, etc.
Les intellectuels, qui possèdent des dons liés à leur propre intellect.
Exemples : omnilinguisme, mimétisme (reproduire geste/parole après avoir assisté), mémoire absolue (accession +++ à ses souvenirs), probabilités avancées, etc.
Les psychiques, qui possèdent des dons liés à l’esprit et ses manipulations.
Exemples : projection astrale, télépathie, télékinésie, lecture de passé/futur, clairvoyance, découverte des peurs, etc.
Les diversiformes, qui possèdent des dons liés au corps.
Exemples : sens accrues, force accrue, vitesse accrue, peau élastique, transformation animale, vision nocturne, vol, respiration aquatique, beauté surnaturelle, etc.
Les inclassables, qui possèdent des dons ne rentrant dans aucune catégorie précédente.
Exemples : création de barrière, chance indécente, sécrétion de poison, etc.

Pour résumer

Un demi-dieu possède un pouvoir relatif aux attributions de son parent divin qui se manifeste faiblement entre 6 et 12 ans. C'est entre 25 ans et 35 ans qu'un pouvoir se manifeste le plus brutalement, ce qui permet aux Augures de repérer les demi-dieux. Un fragment manifeste deux pouvoirs, un relatif à chaque essence divine dont il est issu. Il aura du mal à les gérer tout au long de son existence, l'enveloppe mortelle n'étant pas faite pour contenir tant de puissance.