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Adelheid Löwe
La Reine-Montagne
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Adelheid Löwe

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Il n'est pas si exceptionnel pour Adelheid Löwe de se rendre à la Ceinture. Elle s'en passe volontiers, trouvant généralement quelqu'un pour gérer à sa place toute affaire à y régler. Mais il arrive qu'elle n'ait pas le choix, qu'il lui faille se rendre en personne dans ce quartier mal famé. Plus que du mépris, c'est une certaine méfiance qu'elle éprouve pour les Sans-nom par centaines grouillant là ; elle jurerait pouvoir sentir leurs regards lui brûlant la nuque, leur jalousie corrosive ébréchant à peine sa carapace, alors que ses pas la mènent devant les portes du Déluge.

Le voilà, l'unique endroit relativement fréquentable de la Ceinture. Tout dépend des standards, cela dit. En matière d'individus influents, le Déluge sait s'imposer dans le haut du panier. Difficile de se passer des contacts et des opportunités qui s'y trouvent, en particulier quand on appartient aux plateaux inférieurs. En matière de réputation, en revanche, le Déluge porte l'étiquette de ce qu'il est à l'origine : un bordel dont l'odeur alléchante attire les traine-misère et les crapules. S'y afficher donne souvent lieu à quelques rumeurs plus ou moins outrageuses.

Même quand on a le standing du Temple. Même en portant un trois pièces gris anthracite et un chignon dont ne s'échappe pas la moindre mèche.
Même si on est seulement là pour recruter. Surtout si on est là pour recruter, diraient certains.

On a promis à Adelheid que le jeu en vaudrait la chandelle, qu'elle en aurait pour son argent. Autrement, l'accord ne tiendrait pas, bien entendu. Il lui arrive (certes rarement) d'accorder des faveurs, mais dans le cas présent, hors de question : elle pourrait s'attirer des ennuis en rendant ce service à Nahui.

L'ambiance régnant au sein du Déluge lui rappelle d'autres soirées, d'autres festivités ; Adelheid peine à voir la moindre différence, malgré les affirmations enthousiastes de certains à chaque nouvelle mondanité. Tous les alcools ont le même goût et toutes les orgies sont aussi abjectes les unes que les autres. Pourquoi gâcher autant de temps et d'énergie ?
Une poignée de silhouettes se tournent pour l'observer, mais l'intérêt est relativement bref. Les réguliers ont l'habitude de voir passer bien des visages, inconnus comme réputés. Alors qu'elle cherche la raison de sa présence, un serveur s'approche et lui offre un sourire lascif en tendant son plateau. Il s'exprime dans un vieil anglais à l'accent dépassé.

« Toujours un plaisir de vous accueillir, miss Löwe. Ce verre de champagne est offert par la maison. Désirez-vous autre chose ? »

Une moue polie se placarde sur les traits d'Adelheid et elle hoche la tête, prenant la coupe qu'elle ne boira pas. Si la maison lui fait des cadeaux, ce n'est pas par bonté d'âme mais bien pour la retenir un peu plus longtemps dans les parages. Les invités venus d'en haut sont souvent les grands favoris de la Trinité.

« Merci. Pouvez vous m'indiquer où trouver miss Kamara ? »

Une expression surprise traverse brièvement son visage mais il se reprend aussitôt, désignant une direction avec son plateau. Elle hoche à nouveau, machinalement, et s'avance vers la femme en question.

« Four Kamara ? » lance-t-elle en s'approchant, l'impatience perçant déjà légèrement dans sa voix.
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tw alcool

C'est une journée semblable à une autre. Un ennui qui s'étire pour trinquer à son propre honneur. Santé. Four porte le verre à ses lèvres. C'est que l'alcool rend tout plus supportable, y compris le temps qui passe. Le temps qui n'est pourtant déjà plus qu'une notion abstraite. Tu auras l'éternité, ont-ils dit. Une éternité de vacuité, oui. A quoi bon compter les jours, alors ? A quoi bon se soucier des heures, et des minutes ? Il est l'heure. Il est toujours l'heure pour faire ce qu'on veut faire, ici, à la Faille. Il est l'heure quelque part, en tous les cas. Elle ne sait même plus bien à quelle année ils en sont, là, dehors. 2010 ? 2020 ? On s'en fout, au fond.

Ils sont là. Pas dehors.
Elle est là.
Et la vérité, c'est que c'est bien fait pour sa gueule.

Son nom résonne. Four lève les yeux vers la silhouette protocolaire qui la demande. Ou la commande. C'est selon. Toujours est-il que dans ses vieilles guenilles en teintes de marrons, elle a bien pâle allure à côté.

« Ca dépend qui demande. »

Il suffit d'un regard pour que les intentions de son interlocutrice dégoulinent. Malgré ce qui lui éclate au visage, ce dernier ne cille pas. Comme si elle ne se doutait d'absolument rien, Four porte à nouveau le verre à ses lèvres, avant de reposer le contenant vide.

« Je crois que les gens comme vous ont mieux à faire que de traîner avec les gens comme moi. Vous êtes là pour vous amuser, non ? L'amusement, c'est avec eux. Qu'elle pointe du doigt vers le personnel. »

Non, cette personne ne donne pas du tout l'image de quelqu'un qui veut s'amuser. Le contraire, en fait. Mais c'est ce qu'ils viennent tous faire au Déluge, non ? S'amuser. Même ceux qui ont l'air d'avoir une armée de balais au cul. Alors Four joue le jeu de celle qui ne sait pas. Elle devrait sans doute partir. Parce que c'est un piège. Un piège dont elle sent déjà les dents presser contre sa peau.

Finalement, la curiosité l'emporte.
Elle ne bouge pas. L'ennui l'enlise. Ou est-ce la soif.

« Mais si vous voulez m'offrir un verre, n'hésitez pas, hein. »  
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Les yeux d'Adelheid décortiquent le spectacle offert par la Sans-nom, lèvres entrouvertes dans une expression quelque part entre consternation et incompréhension. C'est donc ça, l'atout de grande valeur vanté par Nahui ? La nobody au don rare, terriblement utile, et surtout judicieusement secret.
À l'instant, elle voit surtout le coté nobody. Le reste semble avoir disparu, enterré sous plusieurs tonnes de médiocrité et d'auto-apitoiement, à en juger par le ton employé pour lui répondre.

Mauvais départ...
Ses yeux rouleraient bien d'agacement, si elle ne préférait pas offrir un mur d'assurance tâchée de froideur. L'espace de quelques secondes, elle est tentée de tourner les talons pour en rester là. Et Nahui pourrait aller se foutre.
Mais la curiosité prend le pas - ou est-ce le désir d'avoir pareille carte dans sa manche ?

« Allons, ne me prenez pas pour une imbécile. Vous savez très bien pourquoi je suis là, n'est-ce pas ? »

L'ombre d'un sourire apparaît. Elle fait disparaître les derniers mètres les séparant, s'asseyant près d'elle pour pouvoir baisser d'un ton.

« Comment est-ce que cela fonctionne ? L'intérêt se mêle désormais à l'impatience. Comme une enfant gâtée, elle supporte difficilement de ne pas savoir. Semblant soudain se souvenir de quelque chose, elle pose le verre de champagne devant la Sans-nom. Voilà le verre que vous réclamez. Si un ticket pour le Temple ne suffit pas à délier votre langue. »

D'un geste, elle attire un autre serveur. Il paraît aussi étonné que son collègue de découvrir l'étrange duo.

« Une bouteille de ce que vous avez de plus cher à la carte, s'il vous plaît, pour miss Kamara. Et un café pour moi. »

Cette petite démonstration est amusante, mais Adelheid n'en tire pas tant de plaisir qu'on pourrait le croire. Il s'agit juste d'une tentative frontale d'attirer Four à son service en un temps record. Elle a d'autres affaires à régler, d'autres chats à fouetter, et sa curiosité ne suffirait pas à le lui faire oublier pendant longtemps. La réalité du temps qui presse la rattraperait bien vite - contrairement à la Sans-nom, qui semble totalement détachée de toute notion de temps ou même d'un quelconque leitmotiv, autre que boire.

Jusqu'ici, secouer la carotte devant ses futurs disciples a toujours suffi. Bon sang, c'est même eux qui devraient la supplier. Si Four a compris ses intentions, pourquoi n'est-elle pas déjà en train de la suivre loin de ce mouroir ?
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tw alcool, consommation de substance hallucinogène

« Non, je ne sais pas. »

L'inconnue ne perd pas de temps. Le piège se referme et éclabousse le visage de Four d'un ennui initial qui est partiellement gommé par le verre de champagne, puis par la bouteille qu'on vient poser devant son nez en même temps qu'on pose un café pour l'autre. L'espace d'une seconde, ou moins, l'hésitation zèbre dans le regard. Boire ce qu'on lui offre ne l'engage à rien, mais c'est un peu comme manger à l'œil : ce n'est jamais complètement gratuit.

« Je crois que vous me confondez avec quelqu'un d'autre. »

Elle n'en démord pas, mais prend volontiers la bouteille fraîche pour observer son contenu. Four connaît la carte par cœur, ce qu'on sert de plus cher, c'est l'ambroisie. Et elle... Disons simplement qu'elle est cheap, et qu'elle boirait de la pisse fermentée, si on lui promettait un trip en retour.  

Une véritable question subsiste, cela dit.
Qui l'a vendue ?

Ils ne sont pas nombreux, à connaître son secret. Quelle que soit l'option possible, ça la dérange. Mais pour l'instant, elle n'envisage même pas que ça puisse être Nahui. Plutôt, elle ne veut pas envisager que ça soit Nahui. Il y en a d'autres. Pas beaucoup, mais il y en a d'autres.

Comme une rustre, elle fait voler le bouchon de la bouteille avec les dents et le recrache par dessus le comptoir. Ses yeux n'ont pas quitté la silhouette de l'inconnue.  

« Votre source est bien pourrie. »

Four n'est pas si con que ça, visiblement. Elle tatillonne. Peut-être qu'avec la frustration générée par son jeu du je-ne-sais-pas-de-quoi-vous-parlez, l'autre deviendra loquace sur la source bien pourrie en question. Ca ne coûte rien d'aller sur ce terrain.

Il faut avouer que c'est agréable. De se faire offrir des trucs qu'elle-même ne pourra jamais s'offrir. Gratuitement. Sans la moindre difficulté. Et qu'elle y prendrait facilement goût. Sûrement que ça se voit lorsqu'elle boit avidement au goulot. Sûrement que ça se voit, quand ses yeux se reposent sur l'inconnue. Là, l'étincelle.

« Et arrêtez de m'appeler Miss Kamara. J'ai un prénom. » 

Four. Pas exactement un prénom, mais ça fait le travail : elle se reconnaît.

« On peut pas en dire autant de toi, faut croire... » 

Le vouvoiement glisse. Le sarcasme aussi. Après, on va dire que c'est elle la malpolie...
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Tant d'aplomb chez cette Sans-nom, qui n'est peut-être pas si apathique, finalement... Le démenti insistant a quelque chose d'intriguant. Se pense-t-elle assez indispensable pour faire la difficile, au risque de faire tourner Adelheid en bourrique et d'ainsi voir sa chance passer ? Est-elle déjà discrètement au service de quelqu'un d'autre ? Jusqu'ici, tous ses informateurs ont décrit Four Kamara comme... et bien, rien du tout. Le néant, outre son amitié avec Nahui et une poignée d'autres individus plus ou moins insignifiants.

Soit elle cache très bien son jeu, soit elle se complaît dans sa situation. Ce ne serait pas la première fois qu'Adelheid voit ce genre d'attitude - ici comme au Socle, et même jusqu'aux Jardins, il y en a par centaines, des résignés. À croire que le passage du temps fait inévitablement cet effet : elle s'est déjà promise mainte fois de ne pas s'y laisser aller, quoi qu'il arrive.

La fille de Tan'gun observe les gestes de son interlocutrice, sa manière hâtive de saisir la bouteille et d'y boire au goulot. Maudite Ambroisie. Elle-même n'y a jamais goûté - trop de risques, trop de probabilités de perdre le contrôle, d'une façon ou d'une autre. Mais elle voit régulièrement son entourage s'y abandonner avec bonheur. C'est certainement la pire des drogues : pire encore que celles de dehors. Aucun risque pour la santé. Aucun symptôme visible. L'addiction n'est pas physique, elle ne se joue que dans la tête du consommateur, qui peu à peu fait disparaître chacun de ses problèmes à grands coups de délires, de trous noirs et autres moments d'extase.
L'Ambroisie, cette surprise liquide, l'arme ultime contre le sale ennui rongeant les foules de la Faille.

Du bout des doigts, Adelheid lève la tasse de café et y trempe à peine les lèvres. L'arôme est correct mais n'a rien d'exceptionnel.
Elle ne se formalise pas du tutoiement, continuant à la vouvoyer obstinément.

« Pardon, Four. Ce n'est pas un prénom... commun. J'ai pensé que vous préféreriez Miss Kamara. Et vous avez raison, je ne me suis pas présentée. Adelheid Löwe. »

Elle tend une main, à contre-cœur. Le ton vaguement désolé ne suffit pas à cacher la maladresse de l'excuse ; en vérité, elle était si concentrée sur la raison de sa présence qu'elle en a oublié ses manières. Aller droit au but est bien plus facile pour elle que d'être socialement correcte et de minauder à l'excès, comme tous ces hypocrites attendant de lui sauter à la gorge dès la première erreur diplomatique.

« Je ne passerai pas par quatre chemins. Je vous propose d'être ma disciple et de me servir au Temple. Les eaux y sont remplies de requins et votre talent me permettrait d'y naviguer sans les nourrir. »

Four Kamara
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La gorgée d'ambroisie que Four tire ne lui fait pour l'instant pas d'effet. De toute façon, elle n'a peur ni de se foutre la honte, ni de faire des choses qu'elle pourrait regretter. Les gens comme elle, les gens à la dèche, les nobodies, n'ont pas tant d'options pour se mettre dans la mouise, parce qu'ils y sont déjà, là, au fond du trou.

Quant à madame Adelheid Löwe, elle n'est visiblement pas mal intentionnée et dit la vérité. Pas une menace immédiate, donc. Et puis, qui voudrait s'en prendre à elle ? Four n'est littéralement personne. Elle lâche un rire dissonant avec son comportement initial. Soudain, les syllabes du mot 'personne' lui paraissent extrêmement drôles. Pendant une seconde, elle est très lucide sur ce qui lui arrive : elle le sent, les effets de l'ambroisie commencent à ramper sous sa peau. En pleine possession de ses moyens, elle se serait même peut-être rappelée que Nahui lui a déjà parlé d'Adelheid Löwe.

La requête formulée, Four attrape la main et la secoue trop vivement.

« Visiblement... Tu ne mens pas. »

Ou alors Adelheid Löwe ment. Mais ses intentions disent la même chose qu'elle est entrain de dire. C'est compliqué. Les rouages tournent et brassent la purée de pois que l'ambroisie jette dans sa tête. Son index vient frotter son menton. Si ce n'était pour ses yeux pétillants, on aurait pu penser qu'elle réfléchissait. Non, Four. Ce qui lui reste de conscience (c'est-à-dire pas grand-chose) tente de la faire freiner des quatre fers. Sans succès probant.

« Tu sais quoi ? Deal. Faut dire quoi, déjà ? »

T'es débile, Four. Voila pourquoi on ne la laisse pas près des bouteilles. Pas que d'habitude elle ait les moyens de s'offrir autre chose que les fonds de fûts. A vrai dire, ce n'est même que la deuxième fois qu'elle consomme de l'ambroisie en deux cent cinquante ans à la Faille. Le barman lui lance un regard de travers, comme si il avait peur qu'elle cause du grabuge, ou qu'elle cause du grabuge puis que ça retombe sur sa tête à lui. Tout le monde ne se tape pas quelqu'un d'important. Mais la présence d'Adelheid le dissuade d'intervenir.

« Mais sur le papelard, je veux qu'on inscrive que lorsque je serai ta disciple, je consommerai au Déluge à ton entière charge. » 

Les priorités, quoi.  
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Le rire est le signal d'alarme. L'Ambroisie fait ses premiers effets. Adelheid hausse un sourcil, fixant Four comme si elle s'apprêtait à hurler des obscénités. La suite l'étonne donc grandement. Fini de démentir, de tourner autour du pot ou de lancer des réponses sarcastiques. Un certain soulagement envahit la germano-coréenne. Elle jette un regard ostensible à sa montre, notant l'heure dans un coin de sa tête. Oui, même ici, l'heure peut avoir son importance - surtout quand on appartient aux chanceux ayant atteint le Temple. Les danses de cour et les tours de passe passe des intrigants ne vous attendent pas pour reprendre.

À nouveau, son sourcil se hausse, plus haut encore. "Sur le papelard" ? Quel papelard ? Dans quel monde vit-elle ? À moins que ce soit l'effet de l'Ambroisie. Finalement, Adelheid chasse cette idée farfelue d'un geste amusé de la main.

« Oui, oui, nous verrons ça. »

Après tout, Four ne manquerait de rien, là haut. Elle ne ferait pas de traitement de faveur sous prétexte que le Déluge réconforte la personnalité paresseuse de la Sans-nom. Pas un seul qan ne serait dépensé pour faciliter ses travers ridicules ; l'alcool remplissant le bar de la demeure Löwe suffirait amplement.
Considérant l'affaire réglée, elle se lève, son café déjà oublié. À défaut de demander à Four de se mettre à genoux (une pratique un poil arriérée, quand même), elle se contenterait de la toiser en prononçant les mots cérémoniels.

« Moi, Adelheid Löwe, je t'accorde ma Faveur et exige en retour ta loyauté dès ce jour. »

La scène attire déjà les regards curieux des clients autour, le brouhaha s'apaisant le temps d'épier l’événement. Ici ou ailleurs, aujourd'hui ou demain, la nouvelle arriverait très vite aux oreilles de ceux intéressés par ce genre d'information... et les premières questions seraient posées. Pourquoi Four ? Que cache-t-elle derrière ses airs de mouton perdu ? Le début d'un sourire satisfait point aux lèvres d'Adelheid ; elle ne peut s'empêcher d'apprécier l'idée d'enfin avoir une longueur d'avance, un moyen de déjouer les tentatives visant à la saboter.
Four Kamara, aussi droguée soit-elle à l'instant, lui paraît soudain briller avec l'éclat d'un diamant brut.
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tw alcool, consommation de substance hallucinogène.

Four oublie l'histoire du papelard aussi vite qu'un nouveau rire fuse dans la pièce. Elle ne remarque pas tellement les paires d'yeux à peine discrètes qui dévorent l'échange incongru pour mieux le recracher à d'autres. C'est comme ça que tourne la Faille : des échanges d'informations. Un simple éternuement, et tout le monde raconte que t'as chopé une grippe carabinée.

« Oui, oui, la loyauté, blah blah. » 

Elle trouve la conversation terriblement drôle sans comprendre pourquoi. Mais eh, c'est pas tous les jours qu'on lui fait l'honneur, alors Four se lève, et effectue une légère courbette pleine de théâtralité. On ne l'aura jamais vue aussi démonstrative. On dirait même une autre personne.

« Je jure... »

Les mots se perdent dans le néant. Qu'est-ce qu'elle doit jurer ?

« Je jure de... M'en montrer digne ? Je suppose ? Ou de te servir loyalement, puisqu'on parle de loyauté. »

Ca a l'air de suffire, parce que le nom d'Adelheid Löwe apparaît progressivement sur son avant-bras. Ce dernier n'aura jamais été aussi rempli. Haha.
Une pointe de malice crible son regard alors qu'elle reprend une gorgée en agitant dangereusement la bouteille en d'amples mouvements de bras. C'est agréable, de se laisser aller. C'est pour ça qu'ils consomment de l'ambroisie, tous. La plupart. Ceux qui ont les moyens. Four n'a pas les moyens. Mais maintenant, si. Même si c'est seulement par procuration, ça compte. C'est pas Nahui qui lui offrirait. Oh, Nahui a les moyens, pourtant. Juste, elle sait ce que l'ambroisie fait à Four. Ou plus exactement, c'est elle qui a ramassé ses morceaux après la première fois. De manière générale, elle évite de cautionner ses vices en lui offrant un open bar continuel et éternel. Ce qui est pour le mieux. Quand Four est assez lucide pour l'intégrer.

« Je suis prête pour la vie de princesse, princesse ! »
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Le sourire d'Adelheid se transforme en légère grimace. Ce ne sont pas tout à fait les bons mots, mais la Faveur a fonctionné. Elle le sent, cet espèce de fourmillement, même si son bras à elle reste immaculé. Sa grimace laisse place à la perplexité.

Est-elle naïve de penser Four pleine de potentiel ? Peut-être. D'ordinaire, elle choisit ses disciples avec d'infinies précautions et surtout, elle n'hésite pas à les virer au premier pas de travers - les incapables et les fainéants peuvent se trouver une autre idole.

Une moue aux lèvres, elle lâche un rire gêné pour seule réponse aux déclamations de Four. Princesse n'est définitivement pas l'étiquette qu'elle se donnerait. Sans doute une autre idiotie soufflée par la drogue.

Va-t-elle savoir sortir de là sans s'écrouler ? Ce serait quelque peu humiliant, si elle n'y parvient pas. S'approchant, Adelheid pose une main sur la bouteille et tente de la lui prendre doucement.

« Vous pourrez finir ça plus tard. Venez, je dois vous présenter aux autres et vous expliquer deux trois choses... »

Sa main vient ensuite attraper l'épaule de la Sans-nom, la poussant vers la sortie. Si elle pète les plombs, que cela se fasse dans la rue plutôt - Adelheid s'en formaliserait moins. Certes, la débauche et les états seconds sont courants à la Faille, mais la jeune femme ne s'y est pas encore faite. Surtout, elle préfère qu'on ne l'associe pas trop à ça, qu'on ne la prenne pas pour une cible facile, aux disciples rendus abrutis par l'Ambroisie.

« Allons-y, votre vie de princesse attend, lâche-t-elle entre ses dents serrées. »

Lui parle-t-elle comme on s'adresse à une enfant ? Peut-être un peu. Malgré le rituel fait en la tutoyant, elle est retournée à son habitude. Oui, il est difficile de ne pas être familière avec cette femme, mais Adelheid sait très bien comment cela fonctionne : plus les barrières s'abaisseraient entre elles et plus elle aurait de difficulté à lui mettre son pied aux fesses, le jour où son comportement franchirait la limite.
Car ce jour viendrait forcément - nul besoin de lire les intentions pour le savoir...

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